Festivités mac-mahoniennes et littéraires

Publié le par Michel Mourlet

Festivités mac-mahoniennes et littéraires

~~Bien que l’esprit fumant d’activités futures, je me suis dit : tu as atteint l’âge des souvenirs. Le dernier en date de mes projets a donc été un retour en arrière. Le livre va paraître en mars chez Séguier. Il s’intitule Une Vie en liberté.

Son histoire est un peu curieuse. Mon ami Christopher Gérard, l’écrivain le plus honorablement parisien de Belgique depuis la disparition de Pol Vandromme, qui plonge aussi profond dans les pensées de l’empereur Julien que dans celles de nos animaux domestiques, et moi-même, avons échangé pendant plusieurs mois des courriels. Christopher voulait connaître un peu mieux ma vie, mes débuts, peut-être aussi la recette qui m’avait permis de subsister d’abord, de prospérer ensuite, sans tenir aucun compte des interdits et des passages obligés qui conditionnent la survie sociale d’un intellectuel français d’aujourd’hui. Il en est résulté un long entretien, dont mon correspondant et moi – toujours économe de mes efforts ‒ avons d’abord songé, en le publiant tel quel, à faire un livre.

Parmi les trois ou quatre éditeurs susceptibles de s’y intéresser à qui j’ai envoyé ce premier état de l’ouvrage, l’un a réagi, si j’ose dire, au quart de tour. Autant dire instantanément : le jour même. Le plus jeune, bien entendu, le plus entreprenant, celui, venu des Amériques (on s’en serait douté), qui est en train de donner aux vénérables Éditions Séguier l’impulsion qui leur faisait défaut. Et comme il a l’étoffe d’un de ses grands prédécesseurs (les Denoël, les Grasset, les Laudenbach), il a tout de suite vu ce qu’il fallait faire : non pas le laisser sous sa forme un peu ingrate d’entretien, même épistolaire, mais le transformer en un de mes livres à part entière.

Sitôt dit, presque aussitôt fait. Ce livre de mémoire tissé de rencontres doit donc à l’une de mes dernières rencontres sa forme définitive. Je vois là comme une confirmation du rôle qu’ont joué dans ma vie ces « carrefours électriques où se court-circuitent les fils du hasard et de l’affinité » : sans doute ce que l’existence nous réserve de plus précieux.

Le cinéma y ayant tenu la place que l’on sait, il est naturel qu’Une Vie en liberté soit d’abord présenté dans une « salle obscure » : la plus emblématique, comme on dit souvent aujourd’hui, à savoir : le Mac-Mahon, base de départ dans les années cinquante de nos opérations de commando sur la cinéphilie et la critique de cinéma. Une grande soirée est organisée le 7 mars, avec projection d’une partie de la saga télévisée de Laurent Chollet commentée par Eddy Mitchell, Cinéphiles de notre temps : le chapitre intitulé « Charlton Heston est un axiome ». Projection suivie d’un débat avec, notamment, votre serviteur. Cette soirée est « sur invitation personnelle » ; je ne puis donc suggérer de s’y rendre à ceux qui n’en seraient pas munis.

En revanche, une autre occasion de rencontrer et mon livre et son auteur reste ouverte : entrée libre au « Mardi littéraire de Jean-Lou Guérin », au premier étage du Café de la Mairie, place Saint-Sulpice, le 15 mars à partir de 20 h 30. Y sera proposé aussi le tout dernier numéro (le 19) de la revue littéraire Livr’Arbitres, qui contient entre autres quelques « bonnes feuilles » d’Une Vie en liberté consacrées à Jean Parvulesco (le complice d’Éric Rohmer et le personnage d’À bout de souffle interprété par Jean-Pierre Melville). Chers navigateurs de la Toile, j’espère vous retrouver nombreux !

Publié dans actualité culturelle

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